Musée des Rangers : notre inquiétude était – hélas ! – fondée

Comme nous le redoutions dans notre billet du 14 Août 2015, le Musée des Rangers de Grandcamp-Maisy ne rouvrira pas en 2016.

Pour justifier sa décision, la Municipalité met en avant deux arguments : le déficit de la structure (on parle de 20 000 €) dû nous dit-on à une baisse de la fréquentation s’expliquant par la concurrence d’autres sites ; et l’appétence présumée du public pour des formes muséographiques plus modernes, infographies interactives, etc… On nous permettra de manifester notre profond désaccord avec cette façon de voir les choses. Certes, en matière de musées consacrés au 6 juin 1944, nous sommes mieux placés que quiconque pour le savoir, la concurrence est très vive.

fermeture-musee-rangersPour autant, nous n’avons cessé de l’écrire, celui des Rangers, malgré sa taille modeste (qui aurait donc dû en faire un équipement facile à gérer ?) avait sa personnalité, très attachante. Par ailleurs, est-il normal qu’un lieu de mémoire soit soumis à une logique marchande ? Citons ici l’exemple de la Région Nord-Pas-de-Calais, qui n’a pas hésité à investir plusieurs millions d’euros pour construire l’Anneau de la mémoire à Notre-Dame de Lorette (avec le soutien de l’État et du Département, coût final : 8 million d’euros) inauguré par François Hollande le 11 novembre 2014, pour des retombées économiques directes parfaitement nulles, puisque sa visite est gratuite, et qu’il faut au contraire désormais l’entretenir !

On objectera enfin qu’une ville qui dégageait dans la section fonctionnement de son budget 2015 un excédent de 100 000 € pouvait peut-être donc combler un écart de 20 000…

On nous permettra également d’être sceptiques sur l’attrait supposé pour les nouvelles technologies muséographiques. Elles ne sont certes pas à négliger, mais, outre que rien ne saurait remplacer les objets de l’époque ; l’important est aussi, autant que d’expliquer, de pouvoir dégager une émotion, ce que le Musée du quai Crampon faisait parfaitement. Les milliers de visiteurs qui arpentent chaque année les allées des cimetières de Colleville, de Bayeux ou de La Cambe ne sont pas à la recherche de jeux vidéo !

Enfin, ce musée avait sa spécificité. Il n’existe plus désormais d’espace entièrement dédié à ce qui fut sans contestation l’un des plus grands exploits du jour J, et une question demeure : que vont devenir les collections ?

On se demande ce qu’aurait bien pu penser de cette affaire le Commandant Philippe Kieffer, qui, rappelons-le, fut conseiller municipal de Grandcamp-les-Bains (avant la fusion avec Maisy), et qui repose à quelques centaines de mètres de là…

2 réflexions sur “Musée des Rangers : notre inquiétude était – hélas ! – fondée”

  1. Pourquoi fermé un musée qui parle de notre Histoire,du sacrifice de jeunes gens,de la réalité de ce que furent ces heures terribles quand comme vous le dites il y a les moyens financiers pour si pas éponger du moins diminué la perte de ce musée.
    Se pourrait-il qu’un musée a proximité prenne ces collections pour nous permettre de pouvoir les revoir et les conserver pour le générations futures?

  2. Bonjour monsieur Counet,

    Quant au futur des collections, nous n’avons que peu de réponses à cette question malheureusement pour le moment…

    Cordialement,

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