Lord Lovat

Simon Christopher Joseph Fraser, 15e Lord Lovat, 4e Baron Lovat, 25e chef du Clan Fraser, voit le jour le 9 juillet 1911 au château de Beaufort, près d’Inverness. Il fait ses humanités au collège d’Ampleforth, puis à l’université d’Oxford.

Lord LovatEn 1930, il est sous-lieutenant chez les Lovat Scouts, une unité formée au moment de la guerre des Boers, et qui constitue ce que nous appellerions en France une unité de réserve (territorial army). Il passe à l’armée active au sein des Scots Guards en 1931, mais, en 1937, alors qu’il est lieutenant, décide d’abandonner le service actif. Le conflit va l’y ramener. Mobilisé en août 1939 comme capitaine des Lovat Scouts, il se porte volontaire dès 1940 pour intégrer ces nouvelles unités qui se constituent : les commandos. C’est le début de l’aventure du Commando n°4. L’instruction se fait en Ecosse, à Lochailort.

Le 3 Mars 1941, c’est le baptême du feu avec le raid sur les îles Lofoten, occupées par les Allemands : c’est un franc succès, les commandos 3 et 4 ont opéré de nombreuses destructions, se sont emparé de codes du chiffre, repartent avec 216 prisonniers et plus de 300 volontaires norvégiens. En avril 1942, ce même type d’opération est reproduit sur Hardelot, sans opposition, mais aussi sans réel bénéfice (opération Abercrombie). En août, c’est le raid sur Dieppe. Si Lovat et ses hommes atteignent globalement leurs objectifs, le raid lui-même (opération Jubilee) est un désastre, les pertes, principalement du côté canadien, étant hélas très élevées (4000 hommes tués, blessés ou faits prisonniers). Les leçons en seront heureusement tirées pour Overlord deux ans plus tard.

Entretemps, Lovat est devenu Général et dirige la 1ère Brigade du Service Spécial, tout juste constituée. C’est avec elle qu’il débarque à Sword Beach, facilement repérable avec son pull blanc, armé de sa légendaire Winchester, et précédé de son fameux “piper”, Bill Millin, qui joue pour galvaniser le moral des troupes. L’anecdote prétend que Millin a fait remarquer à Lovat que ce qu’il lui demandait était parfaitement contraire à tous les règlements. Lovat aurait alors répondu qu’il s’agissait de règles anglaises, et que, étant tous deux écossais, ils n’étaient pas concernés !

Ils ont fort heureusement tous deux survécu à l’aventure; Bill Millin, qui s’est éteint en 2010, étant le dernier des protagonistes connus de cette mémorable journée (voir la page Sword Beach). C’est vers 13 heures que Lovat relève les parachutistes du Major Howard à Pégasus Bridge, puis établit des positions défensives autour de Ranville, avant d’être lui-même relevé en fin de journée par des éléments de la 3e DI.

Le 12 juin, lors de l’attaque sur Bréville, l’artillerie britannique qui pilonne la position allemande voit un de ses obus, trop court, atterrir sur un groupe d’officiers : le lieutenant-colonel Johnson, qui commande le 12e Bataillon de parachutistes, est tué sur le coup ; le général Kindersley (commandant la 6e Brigade aéroportée) et Lord Lovat sont grièvement blessés.

Il se remettra de ses blessures, mais ne pourra jamais réintégrer le service actif (il sera néanmoins réserviste de 1949 à 1962). Churchill lui propose un poste honorifique à la Chambre de Lords, qu’il décline, mais Lovat accepte néanmoins un poste gouvernemental aux Affaires Étrangères, dont il démissionnera après la défaite électorale de Churchill.
Il continuera néanmoins à s’investir en politique, à la Chambre des Lords comme dans son fief d’Inverness, mais souffrira beaucoup sur la fin de sa vie, perdant successivement deux de ses fils à dix jours d’intervalle, et se voyant contraint, cette même année 1994, de vendre l’historique demeure familiale, Beaufort Castle. Il meurt un an plus tard, le 16 Mars 1995, non loin de là, à Beauly, et est enterré dans le caveau familial de l’église St Mary d’Eskadale. La cornemuse de Bill Millin accompagne ses funérailles.

Dans “Le jour le plus long”, pour lequel il servit de conseiller militaire, son rôle est interprété par Peter Lawford (voix française de René Arrieu); celui de Bill Millin par Leslie de Laspee, à l’époque “piper“ officiel de la Reine-Mère.

Sa page Wikipédia d’où vient d’ailleurs la photographie.

5 réflexions sur “Lord Lovat”

  1. OUI heureusement que l’hors de l ‘appel du 18 juin 40 de DE GAULLE des Français ne voulant pas être asservit par le NAZISME ….des milliers de Français gagnèrent L ‘ANGLETERRE ……come les volontaires de l’ile de SAINT …..d’autres, ont préféré de prendre le maquis …comme les F T P ou F F I ….. SERTAIN ONT SERVIT DANS LES COMMANDOS 170…….KIFFER ou 120 LORD LOVAT ..

  2. AU 18 JUIN 194I LE GENERAL DE GAULLE FIT APPEL aux hommes de bonnes volontés désireux de continuer la lutte contre le NAZISME en EUROPE et AFRIQUE DU NORD .
    DES MILLIERS de Français allèrent en ANGLETERRE pour poursuivre la lutte .
    PAS COMME CEUX DE VICHI COLABORATEURS DES NAZIS
    170 Français rejoignirent le commando KIFFER et 220 LORD LOVAT gros pool à col roulé pantalon de velours guêtres ceinture cartouchière et fusil de chasse …..

  3. Bonjour monsieur Chollet,
    Heureusement effectivement que des hommes aient eu le courage de se dresser face à la barbarie.

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